top of page

Quelle fraîcheur ravivante que ce dernier opus paru aux éditions de L’œil de la femme à forte pilosité ! Collection de livres d’art qui initie une nouvelle façon de figurer l’ouvrage, d’accoster les idées, de connecter les sens et surtout d’abreuver la pépie des passionnés. C’est dans l’ADN originel de Ghislaine Verdier de se risquer sur des territoires artistiques à défricher, brocher les herbes sauvages, ensemencer les terreaux fertiles. Elle a rallié ces deux artistes bohèmes à son écosystème graphique.

Robuste Odin et Erolf Totort, deux infatigables touche-à-tout, qui cuisinent la création comme de la nourriture charnelle, deux forçats des beaux-arts qui vont au turbin trier les étoiles, peigner les chimères, vernir leurs rêves à quatre mains. Ils ont repoussé les frontières les enserrant, ouvert des voies nouvelles, sentiers d’espoirs, de poésie et bouts de ficelle. Les textes cheminent primesautiers, frais ; c’est drôle, grivois, incisif à croquer une pomme sucrée d’automne. Ils s’y déclarent l’amour biologique, comme tous les jours, feutrant la page magie germante, déclamant l’énergie à moissonner de la pointe d’une bille colorée, roulante. Une usine à gaz animale, ou comment l’interaction par frottements entre les corps remplissant l’espace fonde l’Ether divin, du vide au plein, de l’ombre à la lumière. Ce voyage au bout de l’envie, cette petite musique libertine sonnent comme une fugue de la raison. L’alliage de deux âmes, deux mécaniques opposées, l’union métamorphose en fresque coup de foudre, planches et clous cousant l’esquif qui bourlingue, cascade et désire, sur la rivière de nos amours.

 

Arbuste Rondin 

bottom of page